Si les game studies se sont et se développent largement en anglais, on peut affirmer sans chauvinisme qu’ils ont souffert de ne pas pouvoir lire Jacques Henriot (à notre connaissance, Sébastien Genvo de l’Université Paul Verlaine à Metz est d’ailleurs le seul à avoir tiré parti de la pensée d’Henriot et à avoir publié ses travaux en anglais dans le Video Game Theory Reader 2 [2009]). Certes, parce qu’elles ont été traduites dans la langue de Shakespeare dès 1961, ce sont les réflexions de Roger Caillois dans Les jeux et les hommes (1958) qui ont été le plus considérées durant l’émergence des études du jeu vidéo. Mais par le fait même, et de toute évidence à la suite des travaux de Huizinga, ce sont davantage la définition et les formes du jeu qui ont d’abord interpellé les chercheurs. Bien que Caillois se soit aussi intéressé à l’attitude psychologique du joueur face au jeu (et qu’inversement l’auteur de Le Jeu [1969] et Sous couleur de jouer : la métaphore ludique [1989] ait également proposé une définition), Henriot a quant à lui réellement réfléchi à la conduite nécessaire au jeu et exigée par le jouer. En proposant un survol des recherches en games studies, cette communication souhaite montrer comment, sans parler de jeu vidéo, Henriot avait déjà l’“attitude” pour en étudier les tenants et aboutissants.
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