Apprendre en transculturalités
Les recherches portent sur les situations et sur les dispositifs de mobilités / de déplacements. Elles s’inscrivent dans une perspective résolument décoloniale, tenant compte centralement des savoirs subalternatifs et des pratiques éducatives émancipatrices. Il s’agit d’appréhender les effets éducatifs et de formation des déplacements et des mobilités (voyage, migration, séjour scolaire…), leurs contextes, leurs modalités et leurs processus spécifiques en matière de présence inédite aux modes de subjectivation et aux modalités d’apprentissages ; et de problématiser le lien mobilité-apprentissage en sériant les opérations qu’implique cette figure de l’être en déplacement, dans sa confrontation à une altérité qui se présente, dans ces déplacements et mobilités transnationaux, comme exponentielle : altérité géographique, linguistique, culturelle, symbolique. Une attention particulière est portée aux tensions et conflits vécus lors de ces situations de déplacement, que ce soit dans le cadre de mobilités légitimes (séjours scolaires, par exemple) ou jugés illégitimes dans le cas, par exemple, des migrants. Les parcours de vie en sont significativement affectés. Les dimensions liées à l’engagement du corps et aux pratiques de santé seront pareillement prises en compte. Des travaux concerneront plus spécifiquement les dispositifs de mobilité internationale, qui sont développés dans le système formel (scolaire) et non formel et qui sont l’objet depuis de nombreuses années de recherches financées dans notre laboratoire, et sur leurs enjeux en matière d’apprentissage et de formation. Il s’agira de revisiter de manière critique les dispositifs mis en place et leurs limites en matière formative, conduisant à interroger, entre autre, l’impact de la forme scolaire en dehors des murs de l’école, les dispositifs fonctionnant alors comme un analyseur de l’institution scolaire.