Yvette GARNIER-MOULIN

Post-doctorante – AXE C

Yvette Garnier-Moulin, de formation initiale assistante sociale, puis responsable de circonscription dans l’Essonne. Je me suis, après 17 ans de service départemental, dirigée vers la formation des adultes (carrières sociales) et l’action associative (en particulier au sein du mouvement des réseaux d’échanges réciproques de savoirs, dont j’ai été l’une des coordinatrices au niveau national pendant 15ans). J’anime des ateliers d’écriture auprès de travailleurs sociaux, mais aussi d’acteurs de la vie associative et d’habitants, orientés vers la production d’ouvrages collectifs à partir de notions telles que : histoire de vie, métier, territoire et mémoire collective. Je suis également animatrice de l’université populaire de Paris 8. Membre d’A-GRAFF.

Présentation de la thèse

Sujet : Reconnaissance et éducation informelle, étude à partir de la formation diplômante des assistantes familiales

La reconnaissance n’apparaît pas aujourd’hui dans les Sciences de l’éducation comme un concept porteur, pourtant les récents apports de l’École de Francfort reprenant les idées hégéliennes, réaffirment la dynamique normative de ces interactions. Nous avons choisi de prendre en compte les attentes de reconnaissances exprimées par des femmes exerçant comme assistantes familiales dans le cadre des services de protection de l’enfance. Ce métier en voie de professionnalisation, bénéficie aujourd’hui d’une formation diplômante et nous nous posons la question de savoir en quoi cette formation est, pour elles, ressentie comme une reconnaissance ? Nous référant aux apports de la psychologie du développement et de la sociologie critique, nous montrons que toute expérience relationnelle de reconnaissance participe d’un processus formatif et normatif du développement identitaire de l’individu et de sa socialisation tout au long de la vie, prenant en compte à la fois ses possibilités d’autonomie et ses interdépendances. L’analyse de neuf entretiens montre que la formation dispensée apparaît comme une reconnaissance partielle pour ces femmes. Leurs compétences éducatives spécifiques (implication, care, pratiques participatives, auto et co-formation…) étant laissées dans l’informel, la reconnaissance intuitive, leurs savoirs restent insus. Cette reconnaissance sociale désirée, pousse les assistantes familiales vers une conceptualisation de leurs pratiques, (se reconnaître) au risque d’une réification, c’est à dire d’une distanciation de la reconnaissance mutuelle qui prend sa source dans l’inconscient, le sensible, le corps, la créativité et la participation effective à, et dans, un espace tiers (autrui généralisé, imaginaire collectif, communauté de pratiques).

Publications et communications

Directions d’ouvrages

MOULIN Y., CHOIQUIER J. (2009) (sous dir.), Assistantes familiales les risques d’un beau métier, Péronnas, La Tour Gile, 188 p.

MOULIN Y., J. et A. REBELLO (2008) (sous dir.), Un enfant une famille, Péronnas, La Tour Gile, 198 p.

MOULIN Y., BIGUIER M.-H (2006) (sous dir.), La Chanc’elle, paroles de femmes des quartiers nord de Bourges, Bourges, Les milles univers, 158 p.

MOULIN Y., BOROCCO N. (2003) (sous dir.), Voyages singuliers, carnet de bord de onze TISF, Blois, ADMR, 120 p.

MOULIN Y., CHOIQUIER J. (2001) (sous dir.), J’écris pour tous les enfants que j’ai gardés, Péronnas, La Tour Gile, 196 p.

Articles dans des revues à comités de lecture

MOULIN Y., CHATAGNON M., KEBE D. (2000), « Réciprocité et réseaux en formation » in Revue Éducation permanente, N°144, pp. 153-162.

Textes de communications

MOULIN Y. (2010), « Processus de reconnaissance en éducation. Etude à partir de la formation diplômante des assistantes », Journée d’intervention à l’intention des étudiants en Master 2 de Sciences de l’Education, Paris 8, 2 Mars.

MOULIN Y. (2010), « Assistantes familiales, une professionnalisation au risque de la reconnaissance », In Professionnalisation et rapports au métier, Actes de la Journée d’étude de L’Ecole doctorale de Sciences sociales, Paris 8, 27 mars 2010.

MOULIN Y. (2009), « Reconnaissance et transactions sociales dans un processus de formation », in Travail, formation et transactions sociales, sous la direction de Jean-Yves Causer et Philippe Hamman, P. I. E. Peter Lang, Bruxelles, 2011, pp 209-224.