Post-doctorant – AXE C
Après tout un parcours en Sciences de l’éducation au sein du Laboratoire Expérice, j’ai soutenu une thèse au mois de Décembre 2013 sur les pratiques d’interventions sociales au sein des collectivités territoriales. Je travaille avec mon directeur de thèse, Patrice Ville et d’autres docteurs et étudiants africains à la mise en place d’un réseau de socianalystes africains de l’Afrique subsaharienne en vue de conduire des interventions de type socianalytique sur le continent africain.
Présentation de la thèse
Sujet : Une socianalyse de l’intervention sociale dans le champ de la politique de la ville.
La Politique de la Ville a ouvert un vaste chantier pour le « champ » de l’intervention sociale. Celle-ci, en parlant de la Politique de la Ville, pose pour nous, la redéfinition des dogmes et des acquis de la sociologie positiviste en ce sens qu’elle vient interroger les rapports entre le monde académique et le monde universitaire. Michel Freitag à ce propos donne le ton par le truchement de son ouvrage Le Naufrage de l’université1, ouvrage dans lequel l’auteur s’érige contre le statut des sciences sociales, statut qu’il qualifie d’utilitariste en ce sens que les sciences sociales sont, aujourd’hui, à la solde de la bulle du monde capitaliste. Il s’agit donc pour nous, dans le cadre de la réflexion de cette thèse de réfléchir à partir d’une intervention menée dans le cadre de la définition d’une Politique Educative Locale au sein d’une collectivité territoriale, et d’interroger la problématique des pratiques d’intervention sociale dans le « contexte contemporain » qui est celui de la politique de la ville. Quels rapports établir entre institutions publiques et l’Institution universitaire ? Quel positionnement du chercheur-intervenant en sciences sociales dans le cadre d’une intervention ? Comment la pensée de la complexité telle que développée par Edgar Morin devient-elle un champ de possibles dans l’établissement d’un pont entre le monde du sens commun et le monde universitaire, perçu par la conscience collective comme un univers sectaire, une tour d’ivoire inaccessible ? Par-delà les seules problématiques épistémologiques propres aux sciences sociales, il s’agit ici pour nous de repenser la place des sciences sociales dans ses relations avec la société. Nous démontrons comment le terrain contribue à redéfinir l’évolution de la posture du chercheur-intervenant ou de l’intervenant-chercheur avec son terrain d’intervention, mais également comment une approche de la complexité de la réalité sociale contribue à redéfinir les cadres de références épistémologiques du chercheur.
Directrice ou directeur (s) de de la thèse : Patrice VILLE
FREITAG Michel, Le naufrage de l’université et autres essais d’épistémologie politique,Paris, la Découverte ; MAUSS, Québec, Nuit Blanche Edition, 1995