Elhadji Diawara

 Doctorant  Axe C

Actuellement éducateur de Prévention spécialisée, j’ai essentiellement travaillé au sein de structures de pratiques  d’éducation populaire ou de Prévention spécialisée, sous les fonctions d’animateur socio-éducatif ou d’éducateur spécialisé.

A la suite d’une reprise d’études entamée en 2006 au CNAM en « aménagement et  conception urbaine », j’ai poursuivi cette expérience en 2008  au sein de l’IED de l’université Paris 8, où j’ai suivi les enseignements du  cursus LMD en Sciences de l’éducation, dans le champ disciplinaire de « l’éducation tout au long de la vie ».

 

 

Présentation de la thèse

Sujet : De l’exigence d’une « pédagogie socianalytique » de « l’habiter » dans l’espace socio-urbain. Une « socianalyse participante » de l’Intérité dans « l’espace habité » d’une pratique d’accompagnement socio-éducatif.

 

« Que font les éducateurs de rue », « à quoi servent-ils?» telles sont des interrogations entretenues par nombre des détracteurs de la  « Prévention spécialisée » sur ses lieux d’intervention.

Aujourd’hui stigmatisée dans le champ du travail social, la Prévention spécialisée avait pourtant, à ses débuts, efficacement concouru dés l’après 2éme guerre, à la prise en charge socioéducative d’orphelins et de jeunes en très grandes difficultés sociales, grâce notamment à un mode d’intervention « innovant » qui consistait à aller à leur rencontre dans la rue, où ils vivaient en marge de la société, sans réelles perspectives d’insertion sociale .

Parmi ses détracteurs d’aujourd’hui, figurent les pouvoirs locaux ainsi que divers professionnels de l’action sociale qui partagent avec la Prévention spécialisée, les mêmes quartiers d’intervention visés par les dispositifs successifs de la « Politique de la ville ».

Formellement« arrimée » à la lutte contre la « disqualification sociale » dans les quartiers de la géographie prioritaire, notamment par  l’établissement de contrats d’objectifs pluriannuels actuellement d’une durée de 5 ans qui les lient aux communes et aux conseils départementaux dans le cadre de ces dispositifs de la «Politique de la ville» , la Prévention spécialisée peine de plus en plus à présenter des traces signifiantes d’une action socioéducative intégrée dans l’attelage des dispositifs de maintenance de la cohabitation sociale au sein des quartiers, qu’elle conduit sous la bannière de la «Protection de l’enfance » suivant des «principes d’action » qui lui sont propres mais qui font  l’objet de nombreuses controverses entretenues autant par certains professionnels engagés dans la mise en œuvre  des dispositifs de la « Politique de la ville » que par les pouvoirs financeurs de son action.

Des acteurs ou partenaires qui s’interrogent sur les raisons du «turn-over » chronique du personnel éducatif qui touchent les services et équipes  de Prévention spécialisée, qu’ils présentent comme la raison principale de l’inefficience  de leurs stratégies d’actions déployées pour le Développement social des quartiers touchés par la crise sociale et urbaine.

Ce travail de recherche de thèse vise à  mettre au jour le « travail d’institution » à l’œuvre dans « l’espace habité » de pratiques d’accompagnement socioéducatif  dans les champs de la Prévention spécialisée et des pratiques d’Éducation populaire, en tentant d’y cerner les formes du «négatif » qui consolident l’enracinement d’une « intérité antagoniste » dans un « espace transactionnel » comprenant les relations de travail  et les diverses pratiques d’accompagnement socioéducatif au sein du quartier périphérique. Il se propose donc d’y interroger  les figures et dynamiques d’apprentissages expérientiels d’un «habiter » qui résultent de l’exigence ou du besoin de «reconnaissance» dans l’espace sociourbain caractérisé par un « rapport d’inhibition » dans les interactions sociales.

La démarche « régressive progressive »que j’adopte dans la production de cette thèse,  s’articule autour de deux axes de travail : une analyse rétrospective de « l’espace habité» de pratiques d’Éducation populaire ou de prévention spécialisée et une «socianalyse participante » sur un lieu de pratique de Prévention spécialisée. Elle ambitionne d’y mettre en exergue les différents «effecteurs » en tension avec les enjeux de «reconnaissance » qui contribuent à la fabrique des critiques « négatives » adressées à la Prévention spécialisée. Pour ce faire, il s’agira de mettre en lumière chez des éducateurs de Prévention spécialisée soumis à un impératif «d’éducation », de «négociation» ou « d’autorisation »,et impactés par un environnement socio-institutionnel traversé par une  crise structurelle de l’insertion sociale,  le « travail d’institution » qui conduit à la discréditation de l’action de Prévention spécialisée et au questionnement récurrent formulé par des politiques et par nombre de professionnels sur son inefficience ou sur son « utilité imaginaire» dans la consolidation de la cohabitation sociale dans les quartiers de la géographie prioritaire.

Ce travail de recherche visera donc à mettre en évidence l’impact du «complexe d’effets»  résultant d’un «rapport d’inhibition » dans les relations de travail en Prévention spécialisée ou dans les relations qu’entretient la Prévention spécialisée avec ses divers « partenaires » sur la fabrique de dynamiques et «stratégies de survie» , et qui favorise ou freine la « reconnaissance » de la Prévention spécialisée dans le champ de l’Action sociale.

En tant qu’aménagement d’un « institué » qui a bien souvent constitué un obstacle dans l’institution d’une «intérité adaptative », «l’habiter» se révèle au quotidien dans le champ socioéducatif, sous la contrainte d’enjeux de « reconnaissance » au fil  de l’expérimentation  d’un «moment d’improvisation permanente » en tension avec le «moment d’intérim permanent » vécu dans l’espace sociourbain.

Parce que «la Pédagogie socianalytique allie l’analyse institutionnelle à la transformation immédiate des rapports éducatifs (cf. POUR n°144p11»,                                                                                      la « socianalyse participante » engagée dans ce travail de thèse s’inscrit dans une démarche simultanée d’explicitation interprétative du travail de «déterritorialisation » de «l’habiter » au travers de l’éclairage de concepts opératoires tels que l’aménagement ,la dissociation ,la transduction, l’improvisation, la « résistance créatrice » ou la «synthèse disjonctive» ,  qui concourent à l’apprentissage expérientiel d’une «improvisation de soi» et d’une déconstruction au quotidien du « rapport d’inhibition » dans l’espace sociourbain, par la mise en œuvre  d’une «Pédagogie socianalytique  de l’habiter», une pédagogie institutionnelle de l’interculturel dans l’espace sociourbain.

 

 

Directeur de la thèse : Rémi HESS

 

Publications et communications

DIAWARA Elhadji, « Introspections dans le « journal des idées »», in Mutuale Augustin (dir.) Le journal des moments, une éducation tout au long de la vie : L’atelier de Remi Hess, Ste Gemmes, Presses universitaires de Ste Gemmes, 2012, p 233-239.

Mémoire de Master

DIAWARA Elhadji, Perspectives et dynamiques émancipatrices de l’expérience « habiter » dans les processus de développement social en quartier périphérique. Les enjeux éducatifs de la dissociation et de la transduction dans la conversion de la « culture migratoire » en « culture d’insertion », Master « EFIS », Paris 8, 2011.