Plurilinguismes, transculturalités et créativités : Dialogues autour de pratiques éducatives
Cette journée d’étude internationale est soutenue par le Service des Relations et de la Coopération Internationales de l’Université Paris 8 et l’Alliance ERUA
Présentation
De la petite enfance au grand âge, les écarts (au sens de Jullien, 2016) des pratiques sociales, telle la diversité linguistique, sont un enjeu de formation évident pour des démarches visant l’inclusion sociale et l’intercompréhension de différents groupes sociaux. L’écart s’oppose à la différence clivante et permet notamment « l’entre langues où les possibles d’une langue s’éprouvent et se découvrent dans l’autre » (ibid, p.54). Penser la diversité comme un atout et une possible plus-value aux connaissances cloisonnées (comme la variété d’une langue précise, par exemple) permet de se situer au-delà des questions de pureté (Emcke, 2017) et d’envisager l’hybridation comme une chance du Tout Monde (Glissant).
Ces enjeux sont souvent contrariés par des effets –parfois intériorisés– de dominations linguistiques et culturelles, renforcés par un jeu d’invisibilisations et de reconnaissances contrastées des différents savoirs des personnes. Ainsi les compétences linguistiques dans certaines langues acquièrent une plus-value certaine auprès des locuteurs et locutrices qui les maîtrisent, alors que l’habilité dans d’autres langues semble inutile dans la sphère socio-économique. Ces représentations semblent traverser les âges et les plaidoyers théoriques ne sont pas souvent en mesure de les renverser, car ils s’ancrent rarement dans le quotidien et l’intimité de l’auditoire.
L’expérience inédite, dans laquelle la personne agit en créant une production originale, issue de son contexte, permet, au contraire, de décaler les regards -le sien en premier lieu et ceux de son public, lectorat etc.- sur des usages et des savoirs parfois invisibilisés.
Des pratiques telles que la biographisation et la mise en récit des personnes permettent de réagencer les points de vue sur les savoirs et servent de révélateur et de levier à de nouvelles perceptions du quotidien (Leroy, 2019). Les formes créatives (picturales, théâtrales, audiovisuelles, sonores, littéraires etc.) autorisent des expressions amples et décalées parfois métaphoriques de l’expérience singulière, source de résonances chez autrui.
Aux frontières du formel, du non formel et de l’informel, des pratiques de formation et/ou de recherche innovent et inventent des manières différentes d’aborder les questions de plurilinguisme et de transculturalité. En proposant des activités transversales, souvent pluridisciplinaires et artistiques elles permettent de travailler ces questions, par une sorte détour fécond, à même de produire des interactions et des échanges inédits (langues de la maison, langues de l’enfance, peur des langues, etc.) qui suscitent des modifications de points de vue à la fois sur l’usage des langues mais aussi sur les locuteurs- locutrices concerné.e.s.
Le concours de kamishibaï plurilingue porté par l’association Dulala – et qui fait l’objet d’un projet européen dont la dissémination est dans le prolongement de cette journée – est l’une de ces formes.
Il s’agira dans cette journée d’étude préalable d’échanger sur des formes variées d’initiatives formatives autour du plurilinguisme et des compétences transculturelles qui y sont liées, dans différents contextes géographiques et sociaux et de pointer les forces et les faiblesses des dispositifs étudiés mais aussi d’envisager des expérimentations conjointes à venir. Les communications porteront sur tous les âges de la vie et sur différents espaces éducatifs : qu’ils soient formels, non formels ou informels. La dimension créative des dispositifs présentés sera soulignée.
Informations
Un panel réunira des expérimentations avec différents types d’universités en réseau (comme ERUA European Reform University Alliance).
La langue de travail sera le français.
L’accès est gratuit, avec inscription obligatoire.
Programme