Atelier participatif de recherche – Pouvoir d’agir dans des mondes vulnérables : croisement de points de vue conceptuels et empiriques

Atelier organisé par Izabel Galvao,MCF, Université Sorbonne Paris Nord, Experice, Elona Hoover, chercheuse associée Experice, et Daniela Anjos, MCF, Université Sao Francisco (Brésil), post doctorante Experice .

Présentation

Cet atelier est une invitation à mettre collectivement au travail la notion de pouvoir d’agir dans sa valeur heuristique au niveau de la recherche engagée et située dans la Cité. Il se veut un espace de dialogue et de co-construction.
Utilisée dans différents champs professionnels et terrains d’enquête, la notion de pouvoir d’agir se nourrit de perspectives théoriques diverses (Certeau, 1990 ; Gatens & Lloyd, 1999 ; Ricoeur, 2001 ; Clot, 2017 ; Bacqué, 2015 ; Haraway 2016 ; Rose, 2017). Elle occupe, notamment, une place centrale dans le paradigme de la recherche biographique en éducation (Delory-Momberger, 2014 ; Janner-Raimondi, 2021) et dans d’autres approches qui se revendiquent des épistémologies critiques et situées, comme l’éthique féministe du care (Brugère, 2011 ; Puig de la Bellacasa 2017).
Dans des mondes vulnérables – du point de vue social, économique, environnemental – la notion de pouvoir d’agir permet d’aller au-delà de la seule caractérisation des déficits de ressources et de leurs effets sur les vies humaines (et non-humaines). En interrogeant les arts de faire individuels et collectifs face à des réalités conflictuelles et incertaines (Galvao, 2019), elle reconnaît le potentiel à faire œuvre des vies invisibles (Le Blanc, 2009) et autorise des récits alternatifs qui ouvrent sur des nouveaux possibles pour faire commun (Nicolas-Le Strat, 2016 ; Hoover, 2021) et réinventer la démocratie.
Pertinente pour comprendre les processus individuels et collectifs qui visent l’émancipation et la transformation sociale, la notion de pouvoir d’agir prend en compte les pratiques sociales dans les dynamiques relationnelles qu’elles engendrent et dans les rapports aux territoires où elles s’inscrivent. Mobilisé comme une finalité de l’action sur différents champs de pratiques – enseignement, intervention sociale, accompagnement, pratiques collectives dans la Cité – le pouvoir d’agir permet d’interroger celles-ci dans leur potentiel émancipateur (Freinet, 1969 ; Rancière, 1987 ; Freire, 2001 ; Maurel, 2010 ; Galichet, 2014 ; Montgomery & Bergman 2017).
Comment se saisir du pouvoir d’agir ? En quoi permet-il de répondre à des contextes sociaux et écologiques fragilisés ? Quelles en sont les limites ? Quels liens entre différentes désignations – capacité d’action, puissance d’agir, empowerment – et généalogies de la notion ? Qu’apportent les expériences empiriques à la connaissance du pouvoir d’agir ? Que peut-on apprendre d’un échange transdisciplinaire à ce sujet ?
Pour interroger ensemble ces questions, l’atelier proposé invite à croiser des références théoriques et des travaux de terrain pour tenter d’avancer dans la délimitation des contours conceptuels et dans une cartographie des déclinaisons empiriques du pouvoir d’agir.

Participation

Chercheur.es statutaires ou en formation, praticien.nes chercheur.es.
Maximum de 20 participant.es.

Inscription gratuite obligatoire jusqu’au 15/12, à travers le formulaire en ligne

Modalités
Le format proposé vise à permettre un travail de construction collective et à impliquer les participant.es à différentes étapes de l’atelier.
Chaque participant.e rédige un texte (1-2 pages) contenant deux parties :
1) éléments d’une approche conceptuelle de la notion de pouvoir d’agir à travers un texte personnel ou en référence à des auteurs « inspirants » ;
2) présentation d’un matériel de terrain – plus ou moins analysé – qui donne à voir une déclinaison empirique de la notion.
Transmis aux organisatrices en amont de l’atelier, ces textes sont rassemblés et rediffusés à l’ensemble des participants, de façon à permettre à chacun.e d’en prendre connaissance avant la tenue de l’atelier.

Dynamique de l’atelier
L’atelier s’appuie sur des échanges d’égal.e à égal.e entre les participant.es.
À partir des contributions écrites sont identifiés quelques thèmes à travailler ensemble. Celles et ceux qui le souhaitent sont invité.e.s à animer la réflexion collective en préparant une présentation orale d’environ 15 minutes sur la base de leur écrit, qui sera suivie d’échanges avec l’ensemble des participants.

En fonction du nombre de thèmes identifiés et de la dynamique du groupe, un travail en sous-groupes pourra être envisagé, laissant un temps suffisant de partage et de réflexion collective en plénière.

Contacts

Izabel Galvao – izabel.galvao@univ-paris13.fr
Elona Hoover – elona.hoover@outlook.com
Daniela Anjos – daniela.anjos@usf.edu.br

Références bibliographiques

Bacqué, M.-H. & Biewener, C. (2015) L’empowerment, une pratique émancipatrice ? Paris : La Découverte.
Brugère, F. (2011). L’éthique du care. Paris : PUF.
Certeau, M. de (1990). L’invention du quotidien. Tome 1. Arts de faire. Paris : Gallimard, Folio, [1980].
Clot, Y. (2017). Travail et pouvoir d’agir. Paris : PUF.
Delory-Momberger, C. (2014). De la recherche biographique en éducation. Fondements, méthodes, pratiques. Paris : Téraèdre.
Freinet, C. (1969). Pour l’école du peuple. Paris : Maspero.
Freire, P. (2001). Pédagogie des opprimés. Paris : La Découverte. [1969].
Galichet, F. (2014). L’émancipation. Se libérer des dominations. Paris : Chronique sociale.
Galvao, I. (dir.). (2019). Pouvoir d’agir des habitants : arts de faire, arts de vivre. Paris : Téraèdre.
Gatens, M., & Lloyd, G. (1999). Collective imaginings: Spinoza, past and present. Abingdon and New York: Routledge.
Haraway, D. J. (2016). Staying with the trouble: Making kin in the Chthulucene. Durham and London: Duke University Press.
Hoover, E. M. (2021). Poetic commoning in European cities–Or on the alchemy of concrete. GeoHumanities, 7(2), 464-474.
Janner-Raimondi, M. (2021). Paradigme du biographique en éducation : un parcours de reconnaissance du sujet dans la cité. Le sujet dans la cité, Actuels n°12, 53-73.
Le Blanc, G. (2009). L’invisibilité sociale. PUF.
Maurel, C. (2010). Éducation populaire et puissance d’agir. Les processus culturels de l’émancipation. Paris : L’Harmattan.
Montgomery, N., & Bergman, C. (2017). Joyful Militancy: Building Thriving Resistance in Toxic Times. Chico, CA: AK Press.
Nicolas-Le Strat, P. (2016). Le travail du commun. Rennes : Éditions du commun.
Rancière, J. (1987). Le maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle. Paris : Fayard.
Ricoeur, P. (2001). Autonomie et vulnérabilité. P. Ricoeur. Le juste 2 (p. 85-105) Paris : Éditions Esprit.
Rose, D. B. (2017). Connectivity Thinking, Animism, and the Pursuit of Liveliness. Educational Theory, 67(4), 491-508.
Springgay, S., & Truman, S. E. (2018). On the Need for Methods Beyond Proceduralism: Speculative Middles, (In)Tensions, and Response-Ability in Research. Qualitative Inquiry, 24(3), 203-214.

Date

13 Jan 2023
Expired!

Heure

10 h 00 min - 16 h 30 min

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Actualités

Lieu

Campus Condorcet, bâtiment Recherche Sud, 4ème étage, Salle 4.122
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